Ce matin, en allant prendre ma marche avec ma meilleure amie, j'ai pleuré. J'ai pleuré parce que nous avons assisté à quelque chose de vraiment trop beau. C'était un acte de reconnaissance mémorable. Alors que nous marchions sous les 30 degrés et que nous prenions la moitié de la rue avec nos deux poussettes, nous avons décidé de se ranger sur le côté pour laisser passer un petit autobus qui arrivait derrière nous. L'autobus s'est mis à klaxonner à tue-tête alors que nous lui avions pourtant laissé toute la place.
Mais l'autobus ne s'adressait pas à nous. En fait, le véhicule lettré Académie Saint-Louis klaxonnait pour célébrer et souligner la fin des études d'un jeune homme qui habite dans le quartier où nous marchions. Le conducteur à ouvert la fenêtre et a annoncé le nom du garçon dans un porte-voix pour ensuite faire retentir une forte sirène. Toute la famille, dont le finissant, sont sortis de la maison parfaitement vêtus. Les enseignants, tout aussi chics, sont descendus de l'autobus en dansant avec des bouquets de ballons. Alors qu'un d'eux installait une petite affiche sur le terrain de la maison pour identifier qu'un finissant vivait ici, un photographe et un caméraman immortalisaient la remise du diplôme à l'étudiant. La musique, les klaxons et des sirènes de célébration se sont fait entendre pendant quelques minutes, alors que ma meilleure amie et moi applaudissions en pleurant derrière nos verres fumés. C'était un spectacle magnifique et je me sens privilégiée d'y avoir assisté.
Je vous le dis, juste à vous écrire ces quelques lignes, j'en ai les larmes aux yeux. J'avais vraiment envie de prendre une photo sur le coup, mais j'ai choisi de "vivre" ce moment, même s'il ne m'était pas destiné. Je savais que des pratiques du genre ont été implantées dans certaines écoles, mais jamais je n'aurais pensé en être témoin.
Le cinquième secondaire, qui est pour plusieurs une année inoubliable, est un rite de passage. C'est la fin d'un chapitre très important de notre vie. C'est la fin de l'adolescence et le début de la vie d'adulte. C'est la fin de l'insouciance (pour certains en tout cas !) et le début des responsabilités plus sérieuses.
Honnêtement, si on m'avait annoncé à 16 ans que mon bal de fin d'année et que ma fin d'année scolaire étaient annulés (en plus de me priver de voir mes amis pendant plusieurs mois), j'aurais été démolie. Le jour où j'ai mis le pied à la polyvalente pour débuter mon secondaire, je rêvais déjà de vivre la fin de mon cinquième secondaire. Je suis certaine qu'il en est encore de même pour les élèves d'aujourd'hui.
Bravo à tous les étudiants qui complètent leurs études en temps de crise et qui ne se sentent peut-être pas reconnus comme ils le devraient. Je souligne les initiatives du genre, parce que je crois qu'elles ont un réel impact chez ces jeunes et leur donne une bonne dose de courage et de motivation. Avec du recul, cette façon originale de souligner les finissants et presque plus marquantes que la fin d'année traditionnelle.
Bref, ce beau moment fera certainement partie de mes gratitudes de la journée et je ne pouvais m'empêcher de le partager avec vous. Je suggère toujours un conseil de planificatrice dans mes publications, mais aujourd'hui, j'avoue ne pas en avoir vraiment, sinon peut-être de seulement prendre le temps de féliciter et de reconnaître les finissants de votre entourage pour souligner cette grande réussite et de les aider à accepter qu'il en est ainsi cette année. Malgré tout, la société se souviendra longtemps des finissants de l'année 2020.
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